L'âge des jours
En ce matin du jour,
le vieux chêne s'en est allé dans le dernier souffle d'un murmure.
Comme ça et encore,
avec lenteur,
une tristesse à lui tout seul.
Le vacarme du silence est descendu le prendre.
A présent un grand trou s'empare du ciel,
On aurait dit un funambule pied à terre,
en fin de spectacle,
arraché de son fil de scène.
Le temps, il est d'une impatience pour ceux qui savent attendre.
Et pourtant le grand voyage il est là,
à peine sorti de la naissance et le vie vient vous prendre jusqu'au bout,
elle ne vous lâche pas.
C'est comme un chagrin d'amour qui s’agrippe à vous.
On profite ensemble et puis on s'épuise dans l'existence.
La mort s'agite et fermente sous notre nez,
comme un alcool qui nous conduit à l'ivresse de la nuit.
Dans l'autre portion du jour,
le grand arbre a pris soin de nous distraire encore,
C'est ça la grande faveur du cœur,
elle se sème comme vient le vent.
C'est toute sa vie qui s'est partagée,
comme fait le souvenir d'un sourire tout au bout de la tendresse
et qui nous retient dans l'étroit passage de demain.
Les graines se sont agrippées et ont germé en couleurs et parfums suspendus.
Les premiers enfants sont arrivés et ont continué à jouer sous les arbres,
le jour a souri.