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Ça a commencé comme ça

J'étais dans la confidence des matins d'avril à peser mon or de brigand d'aventures sur les sentiers qui s'enfuient très loin devant les yeux et reviennent vous saluer quand vous en perdez les pieds, c'était le bout...du bout de tout, fallait-il y croire encore. Même que vous en vendez vos doigts de pieds pour un paquet de larves trop cuites qui vous en remontent jusqu'aux chevilles. L’obsession s'organisait à me prendre tout à coup du regard vers ces grands arbres d'appartenance solitaire au paysage, on aurait dit une cicatrice mal cousue sur le champ d'un visage.

Ils se tenaient en curiosité bien droite ces vieux à la peau rugueuse et me donnaient l'impression de blablater avec le temps comme font les mâts de bateaux trop ivres quand la mer s'agite dans la folie. Je les ai vu ceux là à s’agripper à l'épiderme de la terre tant qu'il était encore temps avant que l'orage ne les ait empoussiérés. Quelques dernières réticences feuillues s'amusaient à se déshabiller et s'envoyer en l'air dans d'autres directions. C'est comme les hommes, avec toujours cette manie d'hésiter avec le trottoir d'en face,eux aussi s'organisent à leur manière. Les autres, eux s'installent habilement à grandir vers le ciel décousu en nuages étouffés. Au bout de leur bras, ils portaient fièrement leur semence sans aucune pudeur, on aurait dis qu'ils jouissaient tous en cœur, une vraie chorale dans une église bien fermée et que tout cela sortait de leur artère, un déploiement d'entre soi.

Alors que le vent s'exclama plus fort qu'un autre, je me glissai comme voyageur sous la nuque du saule remuant.

Je n'avais jamais vu un arbre pleurer mais je pouvais me l'imaginer.

Julien Deper Uitkerke 4 avril 2018 7h35


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